Sans soleil

Cinéma

Genre : 1er LM Drame

Budget : 1,895/2,2 M€

Stade : Terminé

Dates de tournage : à partir du 30 avril 2019

Lieux de tournage : Bruxelles (Belgique), Pays-Bas


Réalisation
  • Yüksel Banu Akseki
Scénario
  • Yüksel Banu Akseki
  • Freddy Malonda
Production
  • Frakas Productions (Belgique)
Coproduction
  • Volya Films (Pays-Bas)
  • The Jokers
  • Savage Film (Belgique)
Distribution
  • The Jokers
Diffusion
  • RTBF
Partenaire(s)
  • Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles (aide à la production, CSF 2017)
  • Netherlands Film Fund
  • Casa Kafka Pictures (Belgique)
  • Proximus (Belgique)
  • Screen.Brussels (aide à la production, février 2019)
  • Venice Gap-Financing Market (2018)
Ventes Internationales
  • Playtime
Direction de Production
  • Thomas Jaubert
Image
  • Olivier Boonjing (SBC)
Acteurs
  • Louka Minnella
  • Sandrine Blancke
  • Astrid Whettnall

Synopsis

Le soleil dégorge d’énormes éruptions, de plus en plus fréquentes et intenses, dont les conséquences se font ressentir sur terre. Les appareils électriques se détraquent. Une Onde sourde, inquiétante, perturbante, déclenche une étrange et insidieuse maladie chez certaines personnes. Des hommes et des femmes commencent à se mettre à l’abri dans des refuges souterrains, priant pour échapper à cette apocalypse imminente.
Au milieu de ce chaos, il y a Cyril. Avec sa mère Léa, marginale vendant une drogue ophtalmique qui soulage les premiers cas de maladie provoqués par l’Onde, il vit une enfance urbaine et sauvage. Mais cette mère disparaît brutalement.
La vie de Cyril va se reconstruire dans une famille d’adoption, factice. Dans le confort mais aussi la solitude. Le temps s’écoule, lentement. Même quand il se perd dans les bras de Julie, sa petite amie qui, elle aussi, a recours à cette drogue liquide, antidote au sombre désespoir qui affecte de plus en plus d’humains… L’espoir, Cyril semble le retrouver auprès d’une dealeuse, personnage interlope qui lui évoque sa mère, égérie d’une horde toujours plus nombreuses de désespérés se mettant à l’abri de cette fin du monde. Elle l’entraîne, il la suit. Cyril cherche à combler ce vide abyssal, originel, laissé par cette mère disparue.
Alors qu’autour de lui le monde semble sur le point de sombrer, il cherche encore, ne serait-ce que pour un instant, cet amour disparu…

Pitch
Alors que des éruptions solaires affectent la terre, Cyril, un adolescent adopté par un couple aisé voit ressurgir sa mère biologique disparue dix ans plus tôt. Figure fantasmée, marginale, excessive, Léa va bouleverser les fondements de sa personnalité.

Note d’intention
“Dès que j’ai commencé à travailler sur le scénario de ce qui serait mon premier long métrage, j’ai eu envie de raconter une histoire qui immerge le spectateur dans des atmosphères fortes. Explorant la piste des films de genre, je cherchais un enjeu qui transcende l’intrigue et me permette d’articuler les trajectoires des personnages à une dimension plus vaste, macrocosmique. Le phénomène des tempêtes solaires, avec des éruptions de grande ampleur comme la Terre en a connues ces dernières années, s’est rapidement imposé à moi comme un incident déclencheur pertinent.
J’ai décidé d’amplifier ce phénomène pour inscrire l’histoire dans un univers proche de l’anticipation, créant ainsi un décalage par rapport à un contexte plus strictement réaliste. D’une grande richesse visuelle, il présente une dimension métaphorique (ombre et lumière, refoulement et dévoilement) très stimulante au niveau dramatique. Le récit s’ouvre donc assez naturellement sur des images d’éruptions solaires, marquées par la voix de Léa, la mère de Cyril. Visions d’apocalypse qui nous renvoient à l’origine de l’univers ; la toile de fond est posée. Mais qu’on ne se méprenne pas : ce phénomène n’est pas le sujet du film.
Comme dans Thermes, mon deuxième court métrage, j’explore avec Sans soleil le lien mère/fils, cette fois-ci dans une dimension plus fantasmatique.
Cyril, le personnage principal, est confronté enfant à la mort de Léa, sa mère biologique. Elle continuera de hanter son imaginaire comme un détail un peu flou, insaisissable, à la périphérie de sa conscience; une figure irréelle échappée de sa mémoire. C’est ce manque qui le met en mouvement, comme une force intérieure qui le précipite dans une quête presque instinctive.
Lorsqu’il a dix sept ans, il rencontre une femme à laquelle il va s’attacher parce qu’elle lui évoque Léa. A travers elle, l’adolescent tente, sans espoir, de convoquer la mère absente.
Mais ce qui l’attire chez cette femme va bien au-delà d’une simple ressemblance physique. C’est quelque chose de plus profond, une douleur, une énergie partagée qui lui rappelle très intimement Léa.
Cette femme va lui faire découvrir le monde des exclus; celui des victimes des effets des éruptions solaires qui affectent de plus en plus de monde, et qui n’ont pas d’autre option que de se réfugier sous terre, loin des regards, à l’abri de la lumière.C’est là, au coeur même de la figure maternelle, que le cosmique et l’intime entrent en résonance.
Accepter son passé pour se projeter dans l’avenir, c’est peut-être en ces termes, assez simples, que l’on pourrait formuler ‘l’équation’ de Cyril. Mais pour comprendre son passé, il doit retrouver Léa. Pas seulement physiquement mais affectivement. Renouer le lien qui l’attachait à elle autrefois. Saisir le mal-être qui la ronge et auquel les dérèglements du ciel ne sont pas étrangers.
Deux mondes s’opposent dans ce film : celui de la famille adoptive de Cyril où règne confort et semblant d’harmonie et celui du monde sous terrain et des quartiers sans éclairage des alentours du métro abandonné. La mise en place d’environnements antagonistes est un procédé que j’utilise fréquemment dans mes films pour exprimer un sentiment de discordance qui habite tous mes personnages. Quel que soit l’endroit où ils se trouvent, les personnages que j’imagine ne se sentent jamais à leur place, et Cyril ne fait pas exception à la règle. C’est précisément ce qui l’attirera chez Julie, jeune ado qu’il rencontre au Lycée. Son côté animal, hors normes, que Cyril associe au monde souterrain.
Au fil du récit, le malaise s’insinue au coeur de sa nouvelle famille. De plus en plus de gens se voient gagnés par ce “mal de vivre”. C’est une lame de fond qui s’abat sur le monde. C’est la mort qui hante les esprits. Ce sont des individus épouvantés à la vue du soleil qui se terrent dans les entrailles de la ville.
Je perçois ce mal-être, ce sentiment de perdition comme très présent dans notre société. C’est en cours d’écriture que nous avons découvert l’existence de ces populations urbaines vivant, sans presque jamais en sortir, dans des espaces souterrains comme des métros ou des bouches d’égouts désaffectés. Aux Etats-Unis, on les surnomme « les mole people ». A New-York, ils sont presque une dizaine de milliers à vivre dans le métro; ils sont plus d’un milliers dans celui de Las Vegas.
Sans soleil n’est pas un film-catastrophe même s’il en emprunte certains motifs: celui du bouleversement ou celui, plus étymologique, du dénouement funeste. Je souhaite, au cours du travail de réalisation, le faire évoluer vers un film encore plus imprégné de poésie; une poésie que, personnellement, je revendique au cinéma. J’aimerais également parvenir à un objet final qui percute l’attention du spectateur par son étrangeté tout en l’absorbant dés les premières images, dans un monde où il se glisserait avec l’aisance d’un somnambule. (Banu Akseki)