Cinéma
Genre : 1er LM
Budget : 2 M€
Stade : Financement
Dates de tournage : printemps 2022 (7 semaines)
Lieux de tournage : France, Liban, Chypre
Réalisation
- Zalfa Seurat
- Zalfa Seurat
- Sophie Dulac Productions
- CNC (aide à la réécriture, avril 2020)
- Atelier de la Cinéfondation (Festival de Cannes) (juillet 2021)
Synopsis
En 1985 à Beyrouth, un sociologue français est pris en otage puis assas- siné par le Jihad islamique. Trente ans plus tard, son corps, longtemps réclamé, est retrouvé sur un chantier. Informée par les autorités françaises, sa fille Sulla, actrice franco-libanaise, retourne au Liban pour récupérer sa dépouille. Mais au lieu de rentrer à Paris où des funérailles officielles sont organisées, elle décide de rester à Beyrouth, poussée par une force indicible. Elle apprend que l’un des ravisseurs de son père est aujourd’hui à la tête du parlement libanais. Elle est prête à tout pour le confronter et à distance, son amant Yotam, un cinéaste israélien, attise son désir de vengeance. Des images du passé lui reviennent: la visite nocturne orchestrée par ses ravisseurs, “en cadeau pour le cinquième anniversaire de la petite”. C’est la dernière fois qu’elle voit son père vivant.
Note d’intention
“Le destin de mon père est inscrit dans la mémoire collective du Moyen-Orient. Face aux différents portraits tissés par ses proches, par les média et par d’autres témoins de la guerre civile libanaise, je n’ai pu me relier à aucune de ces histoires. Jusqu’à aujourd’hui, je vis avec la puissance de l’absence de mon père et pour- tant, j’ignore encore pourquoi il m’a fallu tout ce temps pour rencontrer ma colère envers ses ravisseurs. Grâce à l’histoire de Sulla, prise dans un amour transgressif pour un israélien, je m’empare de la fiction. Elle confronte les ravisseurs de son père et, au cœur de sa colère, elle se heurte à une vengeance impossible. Face à une justice inaccessible, je réponds à un acte de terreur par un acte impératif, ce film.” (Zalfa Seurat)
Paroles
Pour son premier long métrage, Zalfa Seurat (qui, actrice, a été vue dans Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow ou dans Venus Obscura de Christophe Karabache) s’inspire de l’histoire de la vie de son père, né en Tunisie : “Né à Bizerte en 1947, mon père, Michel Seurat, est mort à Beyrouth en 1985 dans les geôles du Hezbollah. Sociologue et arabisant, il enseigne le français dans les camps palestiniens et l’histoire chez les Jésuites. On m’a rapporté qu’il disait souvent que le bombardement sur Bizerte, en 1961, avait été pour lui le basculement qui l’a entrainé du côté des opprimés. À Damas, il entame une recherche sur la violence d’État déployée par le régime syrien. En 1975, il s’installe à Tripoli où il analyse les ressorts de l’islamisme local. Son engagement lui aurait été fatal. Sa dépouille sera retrouvée dans la banlieue Sud de Beyrouth en 2006”.