Al Madda

Synopsis

Après plusieurs années en France consacrées à la recherche en physique des matériaux, l’ambitieux Mehdi rentre en Algérie avec “un projet révolutionnaire” qui pourrait lui apporter reconnaissance et argent. Sa quête : découvrir une matière qui ne dissipe pas l’énergie qui la traverse. Pour la trouver, Mehdi a mis au point une machine censée la détecter. Il s’associe avec son ami d’enfance Mohamed, la seule personne de confiance dans ce pays où il a perdu  ses repères. Mohamed qui, lui, n’a jamais quitté l’Algérie et vit de l’argent qu’il a durement gagné sur les stations pétrolières, accepte de suivre son ami pour échapper à la monotonie de sa vie. Tels des chercheurs d’or du 21e siècle, les deux amis kabyles s’embarquent dans une quête prospective des sous-sols d’une terre aux portes du désert : Djebel Aïssa.

Paroles
“Al Madda est une traversée nord-sud, d’un désert d’eau vers un désert de sel ; une traversée centrée autour d’un antagonisme entre le Langage et le Réel. Plus précisément, je pars du postulat que le progrès est le fait de l’altération de la nature par la technique, de la matière par la science. De là émerge une problématique relative aux limites éthiques de ce progrès.
Je souhaite traiter cette question à travers les personnages qui mènent cette quête mêlée d’errance. Mehdi, étranger dans son propre pays, arrive avec une promesse, un savoir et un capital. Il croit profondément que le progrès dont il est porteur est une fatalité. La fin justifie les moyens. En contraste, Mohamed, l’ascète urbain qui met en action la recherche de son ami avec son sens pratique, est prêt à aller jusqu’à l’innommable pour conserver un territoire. La vie et les actions ne sont qu’une suite de contingences.” (Mouloud Ouyahia)