Terre de vengeance

Cinéma

Genre : 1er LM

Budget : 0,59 M€

Stade : Développement


Réalisation
  • Anis Djaad
Scénario
  • Anis Djaad
Production
  • Praxis Films
Partenaire(s)
  • Meditalents (2021)
  • Cinemed (Bourse d'aide au développement) (2021)

Synopsis

Un ancien corrompu, Djamel, après 3 ans de prison, tente de se reconstruire une vie plus digne en retournant au village où il espère retrouver son fils. En tant que citoyen anonyme, à son tour, il se heurte à la bureaucratie et à la corruption du système.

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Après cinq années derrière les barreaux, Djamel recouvre sa liberté. Il n’a plus où aller, son épouse a vendu l’appartement, a obtenu le divorce et s’est évanouie dans la nature avec Yanis, leur unique enfant. Le dernier refuge de Djamel, son village natal où la maison de ses parents tient encore debout. Entre son désir de retrouver son fils et sa volonté de se reconstruire parmi les ruraux, s’impose à Djamel un seul et un unique choix dans ce labyrinthe où la vengeance peut s’abattre à tout moment.

Note d’intention
Après La Vie d’après, mon premier long métrage où il était question d’établir une radiographie assez large et réaliste de l’Algérie d’aujourd’hui – avec les grands fléaux qui la rongent (le harcèlement des femmes, l’émigration clandestine, …), je focalise ma vision sur un phénomène bien précis, tout aussi dévastateur. C’est tout naturellement que je choisis la corruption qui mine aussi bien les institutions que les rapports humains dans la société algérienne. Déjà avec La Vie d’après, et bien avant avec mes trois courts métrages, j’ai entamé ma démarche filmique qui consiste à raconter en images l’Algérie d’après la décennie noire à laquelle la plupart de mes collègues auteurs et réalisateurs algériens consacrent aujourd’hui leurs œuvres qui contribuent à garder intacte notre mémoire collective à propos de ce drame et nous éviter ainsi une amnésie générale qui serait insultante pour l’Histoire. C’est donc une toute autre Algérie que je veux raconter bien que les répercussions néfastes de cette période soient encore omniprésentes. S’il n’est pas question de brosser un tableau général de ce fléau, il s’agira dans le récit de décrire la dévastation que peut engendrer un pareil phénomène et ses retombées sur les rapports humains. Puisqu’il sera question de raconter la vie d’un ancien corrompu qui, après sa sortie de prison, va tenter de reconstruire une vie plus saine en tant que citoyen lambda. De l’autre côté de la barrière, à son tour, il va affronter la bureaucratie et la corruption dont il se gavait à n’en plus finir.
Terre de vengeance est la somme de deux histoires ; les deux bien réelles au commencement : un agriculteur algérien à qui l’on attribue une terre sans l’eau promise et un fonctionnaire qui sort de prison une main devant une main dernière. Deux faits bien réels qui m’ont inspiré cette fusion au service d’une fiction néoréaliste dont le protagoniste principal va échanger sa casquette de corrompu contre celle d’agriculteur néophyte qui aspire à une vie paisible loin des tumultes de la ville. À travers son parcours et à travers son point de vue, conter l’Algérie d’aujourd’hui avec un œil fidèle et crédible va s’élargir même si la corruption, thème au cœur de ce drame, restera le moteur narratif de ce récit. Puisque, en plus d’obliger le principal protagoniste à surmonter toutes les entraves sur son chemin, elle va révéler la fragilité des rapports qui naissent et se développent à l’ombre de cette pratique. À commencer par celui qui le lie à son cousin et associé. Un rapport qui va se dégrader et déboucher sur une situation conflictuelle. Comme ce sera le cas pour ce même cousin dans sa vie de couple en détérioration continue. C’est dire que ce drame va chercher à établir, par endroits dans le récit, les méfaits de ce fléau sur les petites gens et sur leur quotidien. Mais dans Terre de vengeance, il n’y a pas que cette radiographie dédiée à ce fléau. C’est aussi l’histoire d’un personnage en quête de reconstruction permanente. Un homme, déloyal soit-il, qui cherche à se ranger mais qui va se rendre vite compte de cette impossibilité au vu d’un contexte socio-économique des plus débridés. D’autant que le personnage vit un véritable drame affectif, la disparition forcée de son fils. Écartelé entre ses deux vœux les plus chers, exploiter la terre et retrouver la trace de son fils, le protagoniste a droit à un seul choix. Des concessions de sa part qui vont nous révéler sa véritable psychologie, tantôt fragile à croire en sa chute imminente et tantôt combatif à jurer que rien ne l’arrêtera. Quel que soit le choix qui le fera, le personnage sera toujours rattrapé par son passé en cette terre qui permet toutes les vengeances. Car, ses déboires actuels sont, certes, noyés dans le milieu de la corruption mais tirent aussi leur origine d’un vieux contentieux pas encore réglé entre familles qui se nourrissent encore d’un système traditionaliste et qui n’est pas fait pour arranger les choses.(…} Ce rythme le sera aussi à travers ma démarche filmique. Grâce un pré-repérage dans la région de Mascara (à l’Ouest d’Alger), j’ai pu mieux cerner mon filmage. Parce qu’il s’agit d’une région d’immenses plaines, je compte situer la solitude du personnage dans cette immensité qui l’entoure. Je compte également sur des plans très rapprochés du personnage quand il est face à des situations critiques et la réalité qu’il croyait loin de lui. L’opposition de ces deux points de vue me semble très intéressante cinématographiquement du fait qu’elle offrira au spectateur la possibilité de vivre cette solitude sous deux angles diamétralement opposés. Épurée et sobre comme l’a été la réalisation de La Vie d’après, elle le sera également pour Terre de vengeance tant le jeu d’acteurs est primordial dans ma démarche qui privilégie la caméra fixe tant le sujet traité l’exige. (…)