Histoire de la violence

Synopsis

Adaptation du roman éponyme d’Edouard Louis paru aux éditions du Seuil.

Quatrième de couv’
J’ai rencontré Reda un soir de Noël. Je rentrais chez moi après un repas avec des amis, vers quatre heures du matin. Il m’a abordé dans la rue et j’ai fini par lui proposer de monter dans mon studio. Ensuite, il m’a raconté l’histoire de son enfance et celle de l’arrivée en France de son père, qui avait fui l’Algérie. Nous avons passé le reste de la nuit ensemble, on discutait, on riait. Vers six heures du matin, il a sorti un revolver et il a dit qu’il allait me tuer. Il m’a insulté, étranglé, violé. Le lendemain, les démarches médicales et judiciaires ont commencé.
Plus tard, je me suis confié à ma sœur. Je l’ai entendue raconter à sa manière ces événements.
En revenant sur mon enfance, mais aussi sur la vie de Reda et celle de son père, en réfléchissant à l’émigration, au racisme, à la misère, au désir ou aux effets du traumatisme, je voudrais à mon tour comprendre ce qui s’est passé cette nuit-là. Et par là, esquisser une histoire de la violence.

Note
“Le roman dont s’inspire ce scénario est une histoire vraie racontée comme une fiction. Ou, pour le cinéma, une fiction racontée comme une histoire vraie. C’est le propre des légendes.
Celle d’Eddy, enfant d’une famille prolétaire, qui rêvait de quitter son village de Picardie, avec déjà, cette volonté désespérée, absolue, de changer. À 22 ans il monte à Paris et devient Edouard, homosexuel, intellectuel parisien, brillant élève à Normale Sup’.
Celle de Selim, venu de la Kabylie, où il rêvait d’être nomade sous le ciel étoilé des montagnes. Exilé à Paris, devenu nomade urbain, prince de la nuit, qui se prostitue parfois pour gagner sa vie. Et celle de leur rencontre amoureuse. Ce qui nous a particulièrement inspirés dans cette Histoire de la violence – de classe, sexuelle, coloniale – c’est la force du récit romanesque qui se raconte à travers un simple fait divers. À l’occasion d’une rencontre de hasard entre deux jeunes hommes la nuit de Noël, jusqu’à l’aube du 25 décembre. Coup de foudre amoureux qui met le feu à leurs identités, et dépasse les limites de leurs origines sociales et de leurs nationalités. Le temps suspendu de cette nuit magique, ils vivront une passion amoureuse qui les déborde. Chacun rencontrant à la fois un ami, un amant et un confident. Au temps de nos identités mutantes.
Un temps mutant, lui aussi, donnant au film une dimension discrètement fantastique. Se déployant dans une succession de présents simultanés, avançant par ellipses, par intensités. Se déplaçant par cercles, par atmosphères, libérant la narration des contraintes de la linéarité. Pour intensifier le suspense et le dévoilement des différents états du film.” (Nicolas Klotz, Elisabeth Perceval)